Dans quels cas faire un bilan ergothérapie adulte ?

Tout adulte dont l’autonomie ou le travail est perturbé par un trouble peut faire l’objet d’un bilan en ergothérapie. Par exemple :

• Rééducation après un traumatisme ou un AVC : Après un AVC ou un accident (fracture, blessure médullaire…), un bilan d’ergothérapie permet d’évaluer précisément les capacités fonctionnelles restantes et les séquelles à compenser. Par exemple, en cas d’hémiplégie, l’ergothérapeute testera la force et la coordination du membre supérieur atteint (exercices de préhension, dextérité manuelle) ainsi que l’équilibre et les transferts (se lever d’un siège, passer du fauteuil au lit). Il pourra utiliser des échelles de mesure validées pour quantifier le degré d’aide dont vous avez besoin dans les activités de base. Un bilan articulaire du bras ou de l’épaule pourra être réalisé pour mesurer l’amplitude des mouvements, de même qu’une évaluation de la sensibilité si des troubles sensitifs sont présents (par exemple tests de sensibilité fine des doigts). L’ergothérapeute identifiera aussi les gestes devenus difficiles (ouvrir une bouteille, couper sa viande...) afin de proposer des techniques compensatoires ou des aides techniques (ouvre-bocal antidérapant, planche à découper avec pic, etc.).

• Maladies neurologiques évolutives : Pour des maladies comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson ou d’autres atteintes neurologiques, le bilan va porter sur l’évaluation des fonctions motrices (vitesse, tremblements, rigidité, équilibre), mais aussi des fonctions cognitives (mémoire, attention, fonctions exécutives) car elles peuvent influencer la vie quotidienne. Par exemple, chez un patient parkinsonien, l’ergothérapeute évaluera la motricité fine (écriture, boutons), la vitesse de marche et le risque de chute, ainsi que la capacité à planifier des tâches. Il pourra mesurer la fatigue sur la durée d’une activité et proposer des aménagements du rythme de vie. Pour un patient atteint d’une pathologie cognitive (traumatisme crânien, début d’Alzheimer avant 65 ans...), un bilan cognitif ergothérapique peut être mené, comprenant des tests de mémoire, d’attention, de résolution de problèmes du quotidien, afin de cibler les stratégies de compensation (agenda mémo, organisation de l’espace, etc.).

• Douleurs chroniques, rhumatismes : Une personne souffrant d’arthrite rhumatoïde ou de douleurs chroniques des mains peut bénéficier d’un bilan centré sur la fonction de la main et du membre supérieur. L’ergothérapeute évaluera la force de préhension (par exemple avec un dynamomètre type Jamar), la mobilité des doigts (mesures d’amplitude, échelle de Kapandji pour le pouce) et la dextérité fine (tests comme le Nine-Hole Peg Test ou le Minnesota Manual Dexterity). Il identifiera quels gestes déclenchent la douleur (ouvrir une porte, porter une charge…) pour proposer soit des aides techniques (poignées ergonomiques, outils de cuisine adaptés) soit des techniques de protection articulaire. Un outil standardisé comme le Sequential Occupational Dexterity Assessment (SODA) peut être employé pour évaluer la dextérité manuelle dans des tâches de vie quotidienne simulées, notamment chez les patients atteints de polyarthrite. Le bilan abordera également l’aménagement du poste de travail ou du domicile pour réduire les contraintes (ergonomie du bureau, organisation de la cuisine, etc.).

• Adaptation au handicap et vie professionnelle : Un adulte confronté à un handicap sensoriel (déficience visuelle, surdité) ou moteur peut demander un bilan pour adapter au mieux son environnement et maintenir son activité professionnelle. L’ergothérapeute analysera les situations de la vie quotidienne ou du travail posant problème (par ex. taper à l’ordinateur avec une hémiplégie, cuisiner en fauteuil roulant, lire avec une basse vision). Il pourra préconiser des aménagements de poste (logiciels spécifiques, plan de travail réglable en hauteur, éclairage adapté, etc.) et des solutions de compensation (aides visuelles, synthèse vocale, appareillages...). Par exemple, pour une personne malvoyante, le bilan portera sur sa capacité à se déplacer chez elle en sécurité, à gérer ses médicaments, à lire du texte – avec la mise à l’essai de loupes électroniques ou de téléagrandisseurs. Pour une personne en fauteuil, le bilan de positionnement évaluera son installation (fauteuil adapté, coussin anti-escarres) et les transferts. L’ergothérapeute s’intéresse aussi au volet social et loisirs : l’objectif est de permettre à l’adulte de reprendre un maximum d’activités signifiantes, que ce soit conduire une voiture (évaluation possible en simulateur, ou orientation vers un centre de réadaptation de conduite) ou pratiquer un loisir avec des adaptations.

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